Réputées chères, peu autonomes, peu puissantes et longues à recharger, les voitures électriques peinent encore à convaincre. Ainsi, en 2018, seuls 31 000 de ces véhicules ont trouvé preneur en France, ce qui représente à peine moins de 1,5 % des ventes de voitures neuves. Pour autant, l’instabilité des prix du carburant et la nécessaire transition énergétique pourraient bien changer la donne. Retour sur 5 idées reçues, fondées ou non, qui entourent les voitures électriques (VE).

1 – Leur prix très élevé

Encore aujourd’hui, les voitures électriques coûtent plus cher que leurs « équivalentes » thermiques. Pour s’offrir le modèle de base de la voiture électrique la plus vendue en France, la Renault Zoé (17 038 exemplaires vendus en 2018), il faut ainsi débourser quelque 23 000 € auxquels s’ajoute le prix de la batterie (8 900 €). Autre exemple, 34 000 € (batteries comprises) sont nécessaires pour acheter l’entrée de gamme des Nissan Leaf, l’autre star française des VE. Toutefois si le prix du neuf peut être dissuasif, il est désormais possible d’opter pour une occasion. Un marché pris en main par les concessionnaires sur lequel se trouvent essentiellement des premières mains reprises à des adeptes de l’électrique venus s’offrir un modèle plus récent. Sur le site de Renault Occasions, plus de 450 Zoé sont aujourd’hui proposées. Elles ont entre 5 000 et 60 000 km au compteur, sont garanties de 6 à 12 mois et sont vendues entre 7 000 € et 11 000 € auxquels il convient d’ajouter la location de la batterie (59 € par mois). Des solutions de location longue durée (LLD) sont également proposées par la marque au losange.

Chez Nissan, de plus en plus de VE d’occasion sont également commercialisées par les concessionnaires du réseau. Des Leaf, ayant parcourus moins de 50 000 km et garanties de 12 à 24 mois y sont mises en vente entre 10 000 € et 15 000 € (batteries comprises).

À savoir : un bonus écologique de 6 000 € consenti par l’État permet de réduire la facture lors de l’achat d’un véhicule électrique neuf ou d’occasion. Cette aide est plafonnée à hauteur de 27 % du coût d’acquisition TTC du véhicule (batteries comprises). Sous certaines conditions, la prime à la conversion, proposée lors de la mise à la casse d’un véhicule ancien à l’occasion de l’achat d’un véhicule moins polluant peut venir s’ajouter à ce bonus écologique.

2 – Leur autonomie est très réduite

Parcourir une distance de plus de 300 km sans avoir besoin de croiser une prise électrique reste encore l’apanage des VE haut de gamme comme la Tesla 3 (540 km dans sa version « grande autonomie » vendue un peu plus de 70 000 €). Les autres dépassent rarement les 300 km (240 km pour la Zoé, 270 km pour la Nissan Leaf, 100 km pour la Smart Forfour). Et encore, il s’agit de distances « constructeurs » calculées dans des conditions idéales de conduite. S’il fait très froid, que la voiture est chargée ou encore que son conducteur adopte une conduite un peu trop sportive, ces estimations seront sérieusement revues à la baisse. Pour autant, l’autonomie des VE est largement suffisante pour répondre aux besoins d’une personne effectuant entre 50 et 100 km par jour.

3 – Il faut une éternité pour les charger

Le temps de chargement des batteries dépend de leur capacité (kWh), mais aussi de la puissance de la source électrique. Avec une installation standard (prise classique), il faut plusieurs heures pour totalement charger une VE (21 heures pour une Nissan Leaf, 16 heures pour une Zoé, 6 heures pour une Smart Forfour). Une durée qu’il est possible de diviser par 2 grâce à une prise Green’Up (autour de 200 €) ou par 3 et plus en faisant installer dans son garage ou sur une place de parking attenante à la maison un amplificateur mural Wallbox (dans les 1 000 €). Sur une borne rapide (station, parking public…), 30 à 60 minutes seront suffisantes pour refaire le plein.

À savoir : un peu plus de 26 000 points de recharge, répartis dans plus de 10 000 stations, sont aujourd’hui librement accessibles en France.

4 – Leur entretien coûte très cher

Les moteurs électriques sont plus simples et donc plus robustes que les moteurs thermiques. Il n’y a pas de vidange à faire et les plaquettes s’usent moins vite en raison de l’assistance du moteur au freinage. Enfin, on estime qu’il faut seulement 2 € d’électricité pour parcourir 100 km contre, en ce début janvier 2019, 7 € pour un véhicule diesel consommant 5 l/100 km et 7,40 € pour une voiture tournant au SP95.

5 – Elles sont peu puissantes

La puissance des VE n’a rien à envier aux voitures thermiques. Sans parler des Tesla qui sont de véritables bolides (0-100 km/h en 3,7 s et une vitesse de pointe de 240 km/h pour la plus performante des Tesla 3), la Nissan Leaf affiche 150 CV (144 km/h en vitesse de pointe) et la Zoé 92 CV (135 km/h).


 
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